Héléna Volet
Guérir nos traumatismes, c’est parvenir à l’unité, auparavant brisée, du corps, des émotions et de l’esprit.
Guérir nos traumatismes, c’est parvenir à l’unité, auparavant brisée, du corps, des émotions et de l’esprit.
En deux mots : historienne et thérapeute, passionnée de la Vie, inspirée par Viktor Frankl qui nous enseigne qu’on peut « ou bien transformer les expériences vécues en triomphes, faire de sa vie une victoire sur soi-même, ou bien ignorer tout simplement ces défis et végéter ». Mon credo est de comprendre le présent, de même que nos blessures au niveau national, social, personnel et transgénérationnel, à travers l’histoire. Guérir nos traumatismes, c’est parvenir à l’unité, auparavant brisée, du corps, des émotions et de l’esprit, en nous rappelant, avec Georges Sand, que « nous ne sommes pas seulement corps ou esprit ; nous sommes corps et esprit tout ensemble » .
A paraître en 2024 (Editions de l’Aire)
« Se soumettre ou disparaître.
(Catherine II à la conquête de la Pologne, de l’Ukraine, des terres Cosaques et de la Crimée.) »
L’expansion impériale russe atteint son apogée au XVIIIe siècle sous la Grande Catherine qui déclare : « Dites à mes amis et ennemis que je suis impératrice de Russie, et qu’il n’y a de volonté que la mienne qui puisse tenir dès que je veux. »
Elle se sent puissante, et il faut que cela se sache, tant en Russie qu’en Europe. Rapidement, elle comptabilise des premiers succès qui la grisent, quitte à ne pas s’embarrasser de scrupules. Progressivement, elle se laisse emporter par une fièvre guerrière. Dépourvue de raisonnement rationnel, elle se lance dans des expéditions militaires, portée par un élan d’exaltation permanente. Seule la victoire compte !
L’Empereur du Saint-Empire germanique, Joseph II, porte un regard lucide sur ses campagnes militaires : « La Russie a des troupes nombreuses, sobres, infatigables. On fait d’elles tout ce qu’on veut ; vous voyez le peu de cas qu’on fait ici de la vie d’un homme. Ils font des chemins, des ports à sept cents lieues de la capitale, sans paye, sans lit et sans murmure. L’impératrice est le seul souverain d’Europe qui soit vraiment riche. Elle dépense beaucoup et partout et ne doit rien, son papier vaut ce qu’elle veut. »
La Pologne disparue, la Courlande annexée, de même que la Lituanie, la Biélorussie, l’Ukraine et la Crimée, les Tatars dispersés et les Cosaques asservis, voici l’héritage que laisse la Grande Catherine derrière elle. Glorieuse, certes, pour la Russie, mais une offense durable et humiliante pour tous ces peuples soumis par la force. Ces blessures et ces injustices de l’histoire du XVIIIe siècle se retrouveront, rouvertes dans le sang, de nos jours. La force et l’agression militaire s’opposent, sans scrupules, à tous les traités du droit international, Avec quel résultat ?